Amazon s’est donc imposé en Bretagne, région qu’on aurait pu croire plus rétive à cette colonisation, comme il s’est imposé en France, pays très hospitalier à la firme américaine. Colonisation, parce que ce n’est pas une entreprise ordinaire que les élus ont autorisée à s’installer sur notre sol. L’entreprise Amazon est le support d’un projet de société totalitaire qui vise à régir tous les domaines de nos vies. Projet destructeur d’emplois, de droits sociaux, de vie privée, dévoreur de terres, destructeur de paysages et accélérateur du dérèglement climatique. Dévoreur d’avenir.
Elus, maires successifs de Quimper et de Briec, et autres présidents de QBO, quoi qu’ils en disent, sont responsables de cette implantation. Responsables politiquement et moralement de cette perte de souveraineté et de dignité républicaines. Nous n’oublierons jamais qu’ils ont refusé un débat démocratique avec la population et le monde du travail sur les enjeux d’intérêt général mis en cause par cette installation. Face aux dégâts humains, sociaux et écologiques que cette entreprise cannibale ne cesse d’engendrer, tôt ou tard ils auront à rendre des comptes de leurs décisions, de la légèreté et de l’opacité avec lesquelles ils les ont prises.
Quant au verdissement très pâle dont se targue la communication d’Amazon, il ne dupe que ceux qui veulent être dupés. Sept hectares artificialisés restent sept hectares perdus pour le vivant.
Il y aura d’autres inquiétudes. L’ouverture dans quelques jours de cette plateforme va accroître et perturber la circulation sur un réseau déjà saturé et qui n’a pas été préparé à cet afflux, auquel s’ajoutera celui de la Sodise. Cela va immanquablement générer des nuisances.
D’ores et déjà nous tenons à assurer les futurs travailleuses et travailleurs de cette plateforme de notre soutien et de notre aide dans l’établissement et la protection de leurs droits. D’ores et déjà, nous affirmons que ne seront pas premiers responsables d’éventuels accidents les chauffeurs-livreurs soumis par la firme Amazon à une pression et à des rythmes intenables – la livraison est en effet reconnue comme très accidentogène.
Notre soutien va également aux riverains qui vont voir s’ajouter à la série des nuisances de la ZI celle de la lumière puissante et constante de l’entrepôt et celle du bruit de la circulation nocturne.
L’intense gaspillage consumériste et énergétique encouragé par la plateforme s’ajoute à la liste de ce qui ne doit plus se concevoir dans la perspective désormais très sensible et très concrète du dérèglement climatique et de l’effondrement des écosystèmes.
Entre Amazon et une Bretagne vivante, humaine et démocratique, il faut choisir. Nous avons choisi.