Amazon, On achève bien les travailleuses handicapées

« Amazon nous promet monts et merveilles mais une fois dedans, ce n’est plus la même chose ».

Elle a 57 ans ; elle est câbleuse informatique, travailleuse handicapée RQTH. Elle témoigne : recrutée puis formée par Amazon à Nantes-Carquefou pour un poste d’agent de tri « dispatcheur », elle se retrouve à Briec à mettre à quai et décharger seule les camions, de 16h à 23h30. Son corps éprouvé ne supportera pas la charge et sa répétition incessante sur ce poste qu’elle ne devait pas occuper ; elle en informe son « manager » et propose d’aménager le poste. Elle sera virée sur le champ et sur un motif mensonger.

Il n’aura donc pas fallu attendre longtemps pour voir le vrai visage de la firme au sourire trompeur. On n’en sera pas surpris, on connaît les méthodes de cette entreprise et son mépris des travailleur·ses, véritables outils vivants que des robots remplaceront : pas de RQTH parmi eux. Tout cela, et le reste, nous l’avons suffisamment annoncé. D’autres témoignages font apparaître le fond du problème que les élus ont refusé de considérer : travail précaire ; CDI partiels (25h) ; périodes d’essai ; peu voire pas de pause, disponibilité des corps, soumission à l’ordre de managers d’autant plus serviles qu’ils sont flattés d’être à cette place. Et l’humiliation.

Certain·es postulant·es chez Amazon, dans l’anxiété de la recherche d’emploi plus que pressante en cette période d’inflation, et ne pouvant se permettre de refuser un poste pourtant insuffisant en termes de salaire, sont contraint·es d’en trouver un second avec cette crainte de ne pouvoir faire coïncider les deux.

Les témoignages sont plus parlants que les discours : ce sont bien les corps, le désir de bien faire son travail qui sont mis à mal. Mais ils disent les souffrances, les peurs, l’angoisse même et le rapport froid à une hiérarchie aux règles importées et mécaniques. Le problème est bien celui que nous n’avons pas cessé de soulever, il est politique. Il est celui du choix que des élus ont fait sans l’assumer, et sans mener une véritable réflexion sur un monde qui ne vise que le profit des actionnaires, et l’accroissement de la fortune de quelques-uns. Sur un monde dans lequel on prône « l’obsession du client » (formule-mantra d’Amazon) pour mieux le plumer avec son consentement, un monde qui ne vise pas la vie bonne mais la vie marchande, et dans lequel on se soucie non pas des êtres mais des choses.

Vieux monde. Et ‘black future’ !

Une réflexion sur « Amazon, On achève bien les travailleuses handicapées »

  1. L’association Minga relaie cet article en y ajoutant son « chapeau » :

    A travers le témoignage d’une travailleuse relayé par le collectif stop Amazon en Bretagne, la multinationale Amazon se révèle telle qu’elle est : une firme d’exploitation des travailleuses et travailleurs, en commençant par les plus vulnérables.

    A chaque fois que nous achetons chez Amazon, derrière le sourire de son logo, voilà l’inacceptable misère que nous laissons se répandre. Minga, par son objet social, ne peut qu’être qu’aux cotés des luttes contre cette firme profiteuse de crise et dévoreuse d’humanité.

    https://minga.net/amazon-devoreur-dhumanite/

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